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Détails sur le produit
Format : Format Kindle
Taille du fichier : 1416 KB
Nombre de pages de l'édition imprimée : 376 pages
Editeur : Fayard (26 janvier 2000)
Vendu par : Amazon Media EU S.Ã r.l.
Langue : Français
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5 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
n°118.934 dans la Boutique Kindle (Voir le Top 100 dans la Boutique Kindle)
Voilà un sujet qui doit être captivant, traité par un auteur que j'apprécie beaucoup ; mais il est probable que je ne lirai jamais ce livre.Il est scandaleux d'avoir un ouvrage si dense (ici 350 pages de lecture) dont la taille d'impression de l'écriture est si petite.41 lignes par page avec un interligne minuscule ! De quoi se bousiller la vue !D'autant plus que le format de livre est plus grand qu'un livre de poche classique, et que les marges droite-gauche-haut-bas sont importantes; cet espace blanc ne sert à rien ici.Il aurait fallu "dilater" le texte afin de mieux occuper l'espace de page - on aurait eu ainsi une taille de texte standard format poche avec le même nombre de pages.Il faudrait quand même que les éditeurs se mettent un peu à la place des lecteurs.Il est inadmissible de livrer des produits présentés de cette façon !Je me retiens afin de ne pas lancer quelques gros mots, mais ce n'est pas l'envie qui me manque !
Très utile pour mes recherches sur la période 1792/1794A conseiller aux autres étudiants en histoire passionnés par cette époque.
Une analyse fine et parfaitement étayée qui permet de comprendre la mécanique révolutionnaire. Très bine écrit par ailleurs. Ouvrage passionant.
Très bon essai sur la politique de terreur instaurés par les différents gouvernement révolutionnaire, le constat est saisissant, ) lire pour tous les apprentis révolutionnaire avant de faire de trop grosses conneries !!!
Dans ce passionnant essai, Patrice Gueniffey (maître de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales) décortique la montée crescendo de la Terreur entre 1789 et 1794, lors de notre Révolution Française.Cet ouvrage est essentiel pour appréhender et différencier les phénomènes de violence et de Terreur lors de la Révolution Française, voire des Révolutions en général.En effet, l'auteur distingue d'une part, la violence révolutionnaire sauvage populaire des foules, qui engendre de nombreuses victimes, mais qui n'est pas préméditée, pendant la première période située entre 1789 et 1791. Et d'autre part, l'auteur décrypte le phénomène de la Terreur politique Étatisée et Idéologique (Pensée unique) délibérée et officialisée durant la Révolution Française par le décret du 5 septembre 1793 ; puis renforcée par le décret de la Grande Terreur du 10 juin 1794, sous le Comité de Salut Public de Robespierre. Cette Terreur d'État choisit ses cibles à exterminer : les "ennemis du peuple", les "suspects", les "contre-révolutionnaires", etc., durant la seconde période de la Révolution Française située entre 1792 et la chute de Robespierre le 9 Thermidor an II (le 27 juillet 1794), (page 14) :"Les historiens ont trop souvent expliqué la Terreur par la peur ou par le fanatisme. Par la peur : le danger aurait réveillé des réflexes enfouis, qu'il s'agisse de la tentation de massacrer de supposés coupables ou de les réduire à la passivité en les terrorisant. Par le fanatisme : la Terreur comme instrument pour plier le réel aux exigences d'un projet conçu préalablement dans le ciel des idées. Mais la première explication ne dit pas pourquoi les révolutionnaires avaient peur de dangers parfois imaginaires. La seconde ne dit pas davantage pourquoi les plus fanatiques ont fini par prendre le dessus avant de s'éliminer les uns les autres. Comme on le verra, la Terreur n'est ni le produit de l'idéologie, ni une réaction motivée par les circonstances. Elle n'est imputable ni aux droits de l'homme, ni aux complots des émigrés de Coblence, ni même à l'utopie jacobine de la vertu : elle est le produit de la dynamique révolutionnaire et, peut-être, de toute dynamique révolutionnaire. En cela, elle tient à la nature même de la Révolution, de toute révolution. Mais elle est aussi un moment de vérité de la Révolution française. Non parce qu'elle dévoilerait, comme le pensait Augustin Cochin, le mensonge de la démocratie, mais parce qu'elle dissipe tragiquement certaines illusions cultivées en 1789."Cette Terreur révolutionnaire ne stoppa pas net, le 9 Thermidor, mais s'estompa lentement... (page 15) :"Si la Terreur, comme système de pouvoir, appartient désormais au passé, la Terreur comme moyen de gouvernement ne disparaît pas pour autant. Les exemples abondent en effet de la persistance d'actes de terreur : la déportation sans jugement, décrétée le 1er avril 1795, de Barère, de Billaud-Varenne, de Collot d'Herbois et de Vadier ; la décision prise par la Convention le 27 juillet 1795, le jour même où elle célèbre le premier anniversaire de la chute du "tyran", de fusiller les émigrés faits prisonniers à Quiberon ; la loi du 25 octobre 1795 qui reproduit les textes de 1792 et de 1793 frappant les prêtres et qui ressuscite contre les nobles la loi des suspects du 17 septembre 1793 ; les déportations consécutives au coup d'État anti-parlementaire du 4 septembre 1797, etc. Le 9 thermidor tourne une page de l'histoire de la Terreur plus qu'il n'en signe la fin."Il est donc difficile de déterminer exactement quand s'est terminée cette Terreur et quand elle a commencé, peut-être dès 1789... (pages 16 et 17) :"C'est en effet dès juillet 1789 que se produit une première flambée de violence ponctuée de massacres, à Paris comme en province ; c'est en septembre que Marat publie le premier numéro de l'Ami du peuple ; c'est en octobre enfin que la municipalité parisienne établit un Comité des recherches chargé de traquer les conspirateurs.Bien avant la première terreur de 1792 et la Terreur de 1793-1794, il existe ce qu'on pourrait nommer une "Terreur d'avant la Terreur" (note n°10 : Bronislaw Baczko, "The Terror before the Terror ? Conditions of possibility, logic of realization", in Keith Michael Baker (éd.), The Terror, Oxford, Pergamon Press, 1994, p. 19-38.), contemporaine du début de la Révolution, ou qui du moins suit son avènement de si peu (les états généraux se sont réunis en mai 1789, la violence fait irruption en juillet) que l'on peut dire que l'histoire de la Terreur commence avec celle de la Révolution pour ne finir qu'avec elle. Aussi faut-il d'emblée, en raison de cette apparition simultanée de la Révolution et de la violence, renoncer à deux idées fausses : la première, que la Terreur serait un produit extérieur à la Révolution ; la seconde, qu'elle serait un produit tardif de la Révolution. Si l'on ne peut, sans exagération, en conclure que la Terreur se confond avec la Révolution française, autrement dit que la Révolution serait en elle-même et tout entière terroriste, du moins faut-il admettre que Terreur et Révolution, apparues presque ensemble, entretiennent dès ce moment des liens étroits qu'il faut précisément élucider."Mais reprenons plus précisément la chronologie des événements concernant la violence et la Terreur, lors de la Révolution Française....La difficulté de cette étude est d'autant plus conséquente, que la violence et la Terreur prirent différentes formes (page 22) :"Le risque existe, en identifiant terreur et violence, de confondre arbitrairement des événements de nature différente. Qu'y a-t-il en effet de commun entre les lynchages perpétrés par les foules de 1789 et les déportations en Guyane de 1797, entre les "journées" insurrectionnelles soigneusement organisées et encadrées de 1792 ou de 1793 et les massacres de septembre 1792 ? Quel point de comparaison trouver entre la "bagarre" de Nîmes en 1790 et l'élimination systématique des "ennemis du peuple" programmée par la loi du 22 prairial (10 juin 1794), entre la persécution des prêtres et la "terreur blanche" de 1795 ? Les exemples cités n'ont en commun que l'effroi ressenti par ceux qui en furent les victimes ou, dans certains cas, les témoins. Pour le reste, les dissemblances l'emportent de loin sur les ressemblances : ici la violence est spontanée, là préméditée ; ici sauvage, là judiciaire ; ici le fait du peuple, là de l'État ; ici elle frappe des individus identifiés, là elle s'abat aveuglément... Cette diversité n'est nullement exhaustive et il serait facile de multiplier les exemples au point de décourager toute tentative d'interprétation d'ensemble, sauf à considérer le problème de la violence et de la terreur du seul point de vue de leurs victimes et à se contenter ainsi d'en saisir les effets plutôt que le sens."Pour aider à la compréhension, il faut donc d'abord commencer par distinguer la Violence de la Terreur (pages 24, 25 et 26) :"La terreur n'est pas réductible à la violence. Sans doute, toute violence inspire un sentiment de terreur, tandis que la terreur exige toujours le recours à une dose variable de violence. Mais pour autant, toutes les violences de l'époque révolutionnaire ne sont pas de nature terroriste. Violence et terreur se distinguent de deux façons : d'un côté par leur caractère délibéré ou non ; de l'autre par l'identification, ou au contraire la distinction, entre la victime frappée et la cible réellement visée. La violence des foules frappe, sinon au hasard, du moins sans préméditation ceux qu'elle vise, tandis que la terreur a pour particularité d'être l'application délibérée de la violence à une victime choisie en vue d'atteindre une cible.La violence sauvage et collective, dont la Révolution offre maints exemples, depuis la mise à mort de Foulon et de Bertier de Sauvigny le 22 juillet 1789 jusqu'aux massacres des prisons en septembre 1792, a pour principal caractère la spontanéité de son déclenchement. Aucune directive ne préside aux premiers lynchages parisiens, ni même, du moins en l'absence d'indices convaincants, aux assassinats de septembre 1792.(...) Cette violence collective et spontanée, d'une cruauté souvent extrême par la durée et le raffinement des sévices infligés aux victimes avant et souvent après leur mort, mais ponctuelle et localisée, n'a pas d'autre fin qu'elle-même. À la soudaineté de son déchaînement fait écho la rapidité du retour au calme. La mort des victimes laisse les tueurs et les spectateurs hébétés et comme rassasiés, convaincus d'une certaine façon que justice a été faite, mais incapables, lorsqu'on les interroge, de donner de leur geste une explication un tant soit peu rationnelle. Si cette violence sauvage est à l'origine de quelques-uns des épisodes les plus dramatiques de la Révolution française, elle s'inscrit dans une longue histoire où les années 1789-1794 n'occupent qu'un très court chapitre.(...) Il s'agit d'un phénomène que les historiens des mentalités connaissent bien : la violence est une réponse à l'angoisse qui s'empare de la communauté lorsqu'elle se trouve confrontée à une menace engageant son existence même ou dont elle est persuadée qu'elle engage son existence, et qu'aggrave un contexte conjoignant affaissement de l'autorité légitime et effacement des repères traditionnels. C'est alors le temps des rumeurs les plus irrationnelles mais dont la fonction est d'apporter une réponse rassurante à l'incompréhensible, donc rationnelle en ce qu'elle assigne une cause objective, identifiable et extérieure à la dissolution dont la communauté paraît menacée. Rumeur, dénonciation, identification, châtiment : la violence se présente alors comme le moyen de donner un coup d'arrêt à la subversion de l'ordre naturel des choses par l'élimination du coupable, physiquement tué et symboliquement expulsé comme corps étranger et nuisible, afin que par ce sacrifice soient rétablies la cohésion et l'unité ontologiques de la communauté. C'est en cela que la mort du coupable épuise la signification de la violence.Que ces actes terrorisent, la chose est certaine. Cependant, on ne saurait parler d'actes terroristes, car la terreur a précisément pour caractères distinctifs ce qui fait défaut à la violence spontanée des foules : une dimension stratégique et la distinction entre la victime et la cible réelle de la violence.La terreur peut être définie comme une stratégie mobilisant un quantum de violence dont l'intensité peut varier de la simple menace de la violence jusqu'à son déchaînement aveugle, avec l'intention explicite de provoquer le degré de peur jugé nécessaire à l'accomplissement d'objectifs politiques dont les terroristes estiment qu'ils ne peuvent être atteints sans violence ou par les moyens légaux disponibles. Aussi la terreur se distingue-t-elle des autres formes de violence par sa nature délibérée, donc rationnelle : elle procède d'un calcul et vis à produire certains effets en vue d'une fin déterminée. Peu importe que cette fin soit ou ne soit pas rationnelle, ou que le recours au terrorisme engendre, comme le démontre l'expérience, des effets qui vont directement à l'encontre du but recherché, ou encore que le moyen soit intrinsèquement incapable de jamais atteindre la fin qui lui a été assignée : "On ne voit pas, note Jean Baechler, comment l'assassinat de quelques capitalistes pourrait amener à la disparition du capitalisme" (note n°14 : J. Baechler, "La terreur a-t-elle un sens ?", art. cité, p. 591) ; il en va de même des "aristocrates" ou de la "contre-Révolution". La terreur est rationnelle, indépendamment de ses effets réels, en ceci que le terroriste y recourt en fonction d'un calcul sur le coût respectif des moyens disponibles (à supposer qu'il en existe d'autres) pour atteindre la fin qui est la sienne. De la crucifixion des partisans de Spartacus jusqu'à l'anéantissement des populations d'Hiroshima et de Nagasaki, la terreur est une stratégie marquée au coin de la rationalité : elle vise à contraindre ou à soumettre un sujet, moins par la souffrance et la mort que par la menace de la souffrance et de la mort infligées préalablement à un certain nombre de victimes choisies (y compris, le cas échéant, selon le principe du hasard). La terreur n'est jamais qu'un moyen, un instrument au service de la politique ou de la conduite de la guerre, aussi ancien que la politique et la guerre, et qui n'entretient même aucun lien particulier avec la modernité."Patrice Gueniffey revient encore sur la différence entre violence collective et Terreur (pages 27, 28, 29, 30 et 32) :"On voit ici à l'Å“uvre les principales composantes de la terreur : sa dimension stratégique, la violence calculée qu'elle mobilise, enfin la relation indirecte qu'elle instaure entre les différents protagonistes. En effet, alors que la violence collective ne met en scène que deux acteurs (la foule et sa victime), la terreur en requiert au moins trois : le terroriste, la victime qu'il frappe, enfin la cible que le spectacle du supplice doit suffisamment terrifier pour qu'elle cède aux exigences du terroriste. Dans l'exemple donné par Machiavel, Remiro di Orco n'est que la victime, tandis que le peuple de Cesena est le véritable destinataire de cet acte de terreur. Cette relation nécessairement indirecte entre le terroriste et sa cible réelle peut même redoublée lorsque, comme dans le cas du terrorisme contemporain, un groupe politique ou un État frappent aveuglément une fraction plus ou moins large de la population pour la terroriser dans son ensemble et ainsi, par son intermédiaire, atteindre son gouvernement.(...) S'il s'agit de punir pour réparer, il s'agit plus encore de punir pour prévenir. Les terroristes de 1793 ne disent pas autre chose. Ils ont sans doute en vue un autre objet, purement politique, mais ils justifient les mesures rigoureuses qu'ils préconisent en empruntant leurs arguments aux théoriciens qui, sous l'Ancien Régime, défendaient le principe de la peine capitale en fonction de son utilité.Comme eux, comme Muyart de Vouglans, ils croient à la vertu des "grands exemples" : la punition prompte et capitale des conspirations doit prévenir de futures conspirations en imprimant dans les esprits la certitude du châtiment et la crainte de l'échafaud.(...) La terreur est le règne universel et indéfini de l'arbitraire. Même lorsqu'elle emprunte ses formes à la justice, comme avec la création du Tribunal révolutionnaire du 10 mars 1793, la terreur doit conserver l'arbitraire de ses arrêts comme son ressort principal, car l'insécurité qu'elle répand est la condition de son efficacité. Peut-on concevoir en effet un système de terreur frappant seulement d'authentiques coupables ? Rassurant les innocents, il manquerait son but. L'asservissement de tous exige que chacun vive dans une crainte perpétuelle provoquée et entretenue par des exemples éclatants, suffisamment arbitraires et répétés : tous alors prendront peur et comprendront que la mort qui a frappé tel "coupable" pour des motifs incertains pourra, demain, les frapper à leur tour sans plus de formalités."Il faut également distinguer les lois de rigueur (loi martiale par exemple) et d'exception, de celles liées à la Terreur (pages 34, 35, 39 et 40) :"La terreur commence précisément au-delà de cette ligne, lorsque la loi punit des délits si vaguement définis qu'elle atteint les actions aussi bien que les intentions et jusqu'à la passivité même, ou bien lorsqu'elle vise non plus les seuls actes, même définis de façon imprécise, pour viser les personnes. Le rédacteur des Annales patriotiques et littéraires, Jean -Baptiste Salaville, devait insister sur ce point après thermidor, notamment pour rappeler qu'on ne peut qualifier de "terroriste" toute loi de rigueur ou d'exception. La loi, fait-il remarquer, peut par exemple limiter la liberté d'expression pour "des motifs de salut public ou même d'utilité publique" sans pour cela violer cette liberté, car la loi ne poursuit pas dans ce cas l'opinion elle-même, mais seulement son expression publique et le trouble qu'elle est susceptible de provoquer ; mais, dans le même temps, la loi n'est fondée à interdire qu'à la condition de définir avec précision l'opinion concernée : "sans cette précision rigoureuse, les droits sont violés, et la tyrannie elle-même se sert de la loi", comme en l'an II où la loi punissait de mort les crimes d'"avilissement des autorités", de "corruption des mÅ“urs" ou "de se montrer ennemi du peuple", crimes à la définition si élastique que chacun se voyait livré à l'arbitraire du pouvoir (note n°29 : Annales patriotiques et littéraires de la France, n° DXCVII, août 1794, t. IX, p. 2607-2608)".De ce point de vue, la loi du 19 mars 1793 rendue contre les insurgés vendéens s'inscrit à l'opposé de la loi martiale d'octobre 1789 (note n°30 : J-B. Duvergier (éd.), Collection des lois, op. cit., t. V, p. 253-255). Les mesures de répression, en elles-mêmes légitimes contre des individus qui résistent à la loi, en l'occurrence celle sur la conscription, vont bien au-delà de celles prévues par la loi martiale de 1789 (dont on observera qu'elle pouvait fort bien être appliquée dans cette circonstance). La loi du 19 mars 1793 ne se borne pas à punir de mort les insurgés pris les armes à la main et les instigateurs : elle étend cette peine à tous ceux qui auront arboré la cocarde blanche "ou tout autre signe de rébellion" et, les déclarant au surplus "hors la loi", elle les prive du bénéfice de la protection offerte aux accusés ordinaires par les procédures judiciaires ou par l'institution des jurés. Le jugement est confié dans certains cas à des commissions militaires dont la sentence est exécutoire dans les vingt-quatre heures dès lors que les accusés auront été convaincus de rébellion, "soit par un procès-verbal revêtu de deux signatures, soit par un procès-verbal revêtu d'une seule signature, confirmé par la déposition d'un témoin, soit par la déposition orale et uniforme de deux témoins". Les individus capturés sans armes sont déférés devant les tribunaux criminels ordinaires, mais ceux-ci, dans cette circonstance, jugent suivant la procédure expéditive des commissions militaires.L'article 6 de la loi du 19 mars introduit encore une circonstance aggravante définie non par les actes commis mais par la qualité des prévenus. Cet article stipule que parmi les détenus, c'est-à-dire parmi tous ceux qui auront été appréhendés et indépendamment de tout jugement, "les prêtres, les ci-devant nobles, les ci-devant seigneurs, les agents et domestiques de toutes ces personnes, les étrangers, ceux qui ont eu des emplois ou exercé des fonctions publiques dans l'ancien gouvernement ou depuis la révolution" seront exécutés, de même que "les chefs, les instigateurs" et "ceux qui seraient convaincus de meurtre, d'incendie et de pillage". Pillards et incendiaires encourent donc la peine capitale pour leurs actes, mais prêtres et nobles sont passibles de la même sentence en raison de leur état ou de leur naissance. Ils doivent périr même s'ils n'ont porté aucune arme, ni excité de soulèvement, ni commis aucun crime positivement énoncé. Leur état personnel suffit à établir leur culpabilité et à les priver du bénéfice de la mesure prévue à l'égard de ceux qui, ayant été arrêtés mais n'ayant commis aucun crime, doivent "seulement" être maintenus en détention jusqu'à ce que la Convention décide de leur sort.Enfin, la loi ordonne la confiscation des biens des condamnés ; par là, elle étend les effets de la culpabilité à leur famille. Loi d'exception, mais de surcroît loi terroriste en ce qu'elle donne la plus grande latitude à l'interprétation et que le caractère vague des preuves exigées permet de frapper n'importe qui, donc tout le monde.La loi de mars 1793 avait été adoptée alors que la Convention venait de recevoir les premières informations sur les troubles et ignorait tout de leur ampleur réelle. Disproportionnée et mieux faite pour aviver l'incendie que pour l'éteindre, elle fut abrégée de fait le 10 mai suivant par Danton, qui fit décréter que "les chefs et instigateurs des révoltés ser[aient] seuls sujets à la peine portée par le décret du 19 mars contre les rebelles" (note n°31 : Ibid., t. V, p. 347). Si la loi du 19 mars est une loi terroriste, les dispositions du décret du 10 mai rentrent dans la classe plus ordinaire des mesures d'exception destinées à réprimer les troubles de l'ordre public.(...) La terreur devenant le "mentor" d'une politique ou d'un régime est l'arme des minorités. "L'autorité légitime, observe Tallien, celle qui a l'aveu du plus grand nombre, n'a besoin que de cet aveu (c'est-à-dire de la force de la loi et de l'opinion) pour triompher, pour prévenir les résistances particulières. La terreur ne peut être utile qu'à la minorité qui veut opprimer la majorité (note n°38 : Archives parlementaires, t. XCVI, p. 57). En tenant compte de cette dernière caractéristique, et en écartant du champ proprement dit de la terreur ces lois d'exception dont la majorité peut user momentanément pour réduire une minorité qui la menace, la terreur peut être définie comme une stratégie par laquelle un groupe ou les détenteurs du pouvoir d'État recourent à la violence et à l'arbitraire en vue de créer le sentiment de peur et d'insécurité qu'ils estiment nécessaire pour faire triompher des revendications particulières ou pour conquérir le pouvoir ou pour s'y maintenir contre le vÅ“u de la majorité. Ni la violence des foules, ni les mesures de rigueur que peuvent imposer les circonstances à l'autorité légitime n'ont, à proprement parler, leur place dans l'histoire de la terreur."En ce qui concerne l'insurrection Vendéenne de mars 1793, qui fut définitivement écrasée en décembre de la même année, en réalité, elle fit partie d'une révolte généralisée partout en France, suite à la conscription (ou levée) arbitraire de 300 000 hommes pour aller à la guerre.Dans le cadre de la Révolution française, la Terreur a donc atteint son paroxysme par la volonté de l'État Français d'exterminer la population Vendéenne, en janvier 1794, avec les "colonnes infernales" du Général Turreau et les noyades de Nantes perpétrées par Carrier. Et ce sont donc des lois à caractères Terroristes qui ont été le fondement de cette Extermination de masse. Lois que nous retrouverons tout au long de ce commentaire, comme la loi du sang du 19 mars 1793 que nous venons de détailler ; jusqu'à la loi du 10 juin 1794 décrétant la Grande Terreur, incluant l'élimination de tous les "ennemis du peuple" (pages 41 et 42) :"Les Vendéens, sans doute, se sont révoltés, mais ils ont été acculés à la guerre, à une guerre qu'ils n'avaient pas voulue. C'est la Révolution, par son intransigeance, par son incapacité à analyser les conflits en termes politiques, donc justiciables de solutions politiques, et par sa propension à interpréter toute forme d'opposition comme mettant en jeu les principes, qui transforme en guerre la révolte de mars 1793 contre le recrutement. Les Vendéens n'ont d'ailleurs d'autre choix que d'arborer le drapeau de la contre-Révolution, parce que les révolutionnaires ne leur laissent pas le choix des motifs de leur combat. Ce sont eux qui dictent la définition du conflit. Parce qu'il n'y a, à leurs yeux, d'opposition que contre-révolutionnaire, alors la Vendée devient par nécessité contre-révolutionnaire, autrement dit étrangère et ennemie au sein même de la nation. La guerre faite au nom de principes qui excluent par avance tout compromis, la guerre inexpiable qui ne peut trouver d'issue que par la destruction de l'adversaire, cette guerre totale est du seul côté de la Révolution. Mais cette terrible guerre civile est encore une guerre. En revanche, à partir de janvier 1794, le déploiement des colonnes infernales marque le passage délibéré à une stratégie méthodique d'extermination de l'ensemble de la population. Si la sauvagerie dans l'exécution est réelle, elle n'intervient qu'à titre de condition pour accomplir une tâche en elle-même atroce et sans relation, depuis la déroute des Vendéens en décembre 1793, avec aucune logique d'exemplarité comme avec aucune rationalité militaire.À l'échelle de la France, l'apparition des trois formes de la violence révolutionnaire correspond globalement à trois séquences chronologiques.La violence collective et sauvage marque surtout les premières années de la révolution, et elle culmine en 1792 avant de décroître à partir de 1793 pour connaître un ultime sursaut lors des insurrections de germinal et de prairial an III ; la terreur, comme moyen, fait son entrée dans la politique révolutionnaire dès 1789, notamment avec la création du Comité des recherches de la ville de Paris au mois d'octobre, mais c'est seulement deux ans plus tard, en octobre 1791, que le pouvoir révolutionnaire central, en l'occurrence l'Assemblée législative, se résout à l'employer (à l'encontre des émigrés), et au printemps de 1793 qu'elle devient à la fois, en s'institutionnalisant, la politique de la Révolution et un système ; au printemps de 1794, enfin, et pour quelques longues semaines auxquelles le 9 thermidor met brutalement fin, la terreur se dote d'une idéologie comme fondement d'un système de pouvoir et comme principe de légitimation d'une politique d'extermination des "ennemis du peuple", dont la destruction de la Vendée, conçue et mise en Å“uvre dans un contexte tout différent en janvier 1794, avait constitué comme la répétition générale. La terreur n'a plus dès lors pour moyen la violence et pour fin l'effroi provoqué par la première, mais la violence en vue de l'anéantissement total de ses ennemis. La chronologie réelle n'a sans doute pas cette simplicité d'épure, mais il convenait seulement, au seuil de cette étude, de souligner la diversité des phénomènes que recouvre l'histoire de la terreur dans la Révolution française."Pourtant, au début, en 1789, la Révolution Française était prometteuse de Liberté et d'Égalité (pages 59) :"La Révolution va plus loin encore. Elle ne se contente pas de destituer le roi de l'Ancien Régime : elle proclame l'égalité civile et renverse l'ancienne société des ordres et des corps."Malheureusement, dans une Révolution, souvent, une partie des révolutionnaires devient paranoïaque, voyant des complots partout de soi-disant "contre-révolutionnaires", justifiant ainsi la violence Révolutionnaire conduisant à la Terreur de masse (pages 63, 64, 65 et 66) :"Le terme annoncé s'éloigne à mesure qu'on en approche ; la Révolution, qui inscrit le bonheur universel sur sa bannière, fait couler le sang : l'imaginaire du complot, en conduisant à imputer la responsabilité de la violence à une volonté étrangère et extérieure, possède les vertus d'un vaccin. Il immunise le révolutionnaire contre le démenti de ses illusions par l'expérience et, le cas échéant, il lui permet de tuer avec innocence. Il est même impossible de concevoir le personnage du révolutionnaire indépendamment de celui de son ennemi et complice secret, le contre-révolutionnaire. Ils forment un couple indissoluble. Le premier a un besoin vital du second, car celui-ci seulement lui permet de continuer à affronter avec la foi du charbonnier des obstacles dont la répétition même apporte la preuve de l'inanité, ou du caractère démesuré, du but qu'il veut atteindre.La supériorité de la Révolution française, à cet égard, tient à ce qu'elle donne d'emblée un visage à cet ennemi omniprésent : l'aristocrate.(...) Le fantasme du "complot aristocratique" envahit très vite l'espace du discours révolutionnaire. Pour s'en convaincre, il suffit de considérer le flot ininterrompu des dénonciations qui sont adressées au Comité des recherches de l'Assemblée constituante (note n°48 : Pierre Caillet, Comité des recherches de l'Assemblée nationale, 1789-1791. Inventaire analytique de la sous-série D XXIX bis, Paris, Archives nationales, 1993.). L'inventaire de cette correspondance présente un tableau à la mesure de l'intensité de la passion égalitaire qui s'empare du pays en 1789. Il convient de préciser que cette frénésie dénonciatrice témoigne autant de l'irruption de l'esprit révolutionnaire que de la persistance de cette mentalité traditionnelle déjà évoquée et accoutumée à incriminer des conspirateurs pour expliquer toute situation incompréhensible et si dangereuse qu'elle semble menacer de désintégration l'ordre naturel des choses. Les deux dimensions se croisent et s'interpénètrent.L'imaginaire du complot remplit une autre fonction encore. La crainte du "complot aristocratique" est en effet le vecteur par lequel la nation se constitue et prend conscience d'elle-même. La nation se définit par ce qu'elle rejette ; elle prend forme matérielle, consistance et réalité, à travers la mobilisation qu'entraînent les rumeurs sur les complots qui la menacent. En conduisant à l'organisation spontanée, dans toute la France, des gardes nationales pendant l'été de 1789, l'obsession du complot a finalement donné un visage à l'idée plutôt abstraite d'une société d'individus sans autre lien réciproque que l'identité des droits possédés séparément par chacun d'entre eux. Le fantasme d'une menace pesant sur les droits récemment conquis a réalisé ce que ces droits ne pouvaient par eux-mêmes produire : la réinvention d'une communauté, par l'exclusion au moins symbolique d'une fraction de ses membres. La nation a trouvé une identité dans ce qu'elle retranchait du corps social. C'est à ce prix que le tiers état a pu en 1789 s'approprier l'idée de nation.P.S. : Ce commentaire étant trop long pour figurer intégralement sur ce site, vous pouvez le retrouver dans son intégralité sur ma Page Google+, dans la rubrique « Communauté » : Communisme et Totalitarisme.
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